Marché automobile français : les véhicules électriques à 26 % des ventes, la Renault 5 caracole en tête

Le marché automobile français a montré des signes de reprise en août, avec une part de marché des véhicules électriques rechargeables atteignant 26,0 %. Dans un contexte économique globalement morose, la dynamique des motorisations électriques se confirme, portée par le succès de nouveaux modèles comme la Renault 5, qui consolide sa position de leader.

Une croissance modérée sur un marché saisonnier

En août, les véhicules électriques rechargeables ont représenté 26,0 % des immatriculations en France, une progression notable par rapport aux 22,4 % enregistrés à la même période l’an dernier. Cette croissance est principalement due aux modèles 100 % électriques (BEV), dont la part de marché a grimpé à 19,3 % (contre 15,2 % en août 2024), soit une augmentation de leurs volumes de ventes de près de 30 % sur un an. En revanche, les hybrides rechargeables (PHEV) connaissent un léger recul, passant de 7,2 % à 6,7 % de part de marché.

Le volume total du marché automobile, avec 87 850 unités, a connu une légère hausse de 2 % par rapport à l’année précédente. Il faut cependant nuancer ces chiffres : le mois d’août est traditionnellement le plus faible de l’année en raison des congés estivaux. De plus, la base de comparaison d’août 2024 était particulièrement basse, les ventes de BEV ayant été momentanément freinées en prévision des livraisons des Citroën ë-C3 et Renault 5 en leasing social.

Sur le cumul de l’année 2025, la part des véhicules rechargeables s’établit à 23,7 % (dont 17,7 % de BEV), un chiffre en légère baisse par rapport aux 24,6 % observés à la même période en 2024.

Les motorisations thermiques en perte de vitesse

La progression des véhicules électrifiés (incluant les hybrides simples et légers, en forte croissance) continue d’éroder la part des motorisations purement thermiques. En août, les ventes de diesel seul sont tombées sous la barre symbolique des 5 % de part de marché. De leur côté, les modèles essence seul ont égalé leur plus bas niveau historique (atteint en avril 2025) à 20,9 %. Il est fort probable que leur part de marché passe sous les 20 % d’ici la fin de l’année.

Classement des ventes : la Renault 5 confirme sa domination

Pour la cinquième fois cette année, la Renault 5 s’est imposée comme le véhicule 100 % électrique le plus vendu en France, avec 1 412 immatriculations en août. Elle devance le Tesla Model Y (957 unités) et le BMW iX1, qui confirme sa bonne forme avec une troisième place et 743 unités vendues, après avoir atteint la deuxième place en juillet.

La Dacia Spring réalise également un bon mois avec 642 unités, un score supérieur à sa moyenne mensuelle. Hyundai se distingue également en plaçant deux modèles dans le top 10 : le Kona et le nouvel Inster, dont le succès est remarquable quelques mois seulement après son lancement. Enfin, la nouvelle Renault 4 poursuit son ascension et se hisse à la 10e place.

Tendances sur les trois derniers mois

L’analyse des ventes cumulées de juin à août confirme la solide avance de la Renault 5 sur le Tesla Model Y. Grâce à d’excellents résultats estivaux, le BMW iX1 grimpe sur la troisième marche du podium, une progression spectaculaire depuis sa 11e place lors de la période précédente. Le Skoda Elroq, arrivé au printemps, s’est rapidement imposé comme le modèle le plus populaire du groupe Volkswagen et occupe désormais la 5e position. Le Hyundai Inster, quant à lui, se rapproche du top 15, confirmant son excellent démarrage commercial.

Perspectives économiques et comparaison avec le marché américain

Malgré une légère reprise en août, les perspectives pour le marché automobile français restent prudentes. La performance depuis le début de l’année est décevante, la part de marché des véhicules rechargeables étant même inférieure à celle de 2023 à la même période.

Ce manque de dynamisme s’inscrit dans un contexte économique français fragile. La croissance du PIB au deuxième trimestre 2025 n’était que de 0,8 % en glissement annuel, l’inflation pointait à 0,9 % en août et la dette publique, qui atteint 114 % du PIB, continue de préoccuper l’exécutif. Ces facteurs n’augurent pas d’une reprise économique rapide et pèsent sur la confiance des consommateurs.

Alors que le marché français évolue dans un contexte d’incertitudes, la situation est radicalement différente outre-Atlantique, où les ventes de véhicules électriques connaissent une accélération spectaculaire. Il semblerait que de nombreux acheteurs potentiels, jusqu’alors en position d’attente, se décident massivement à franchir le pas. Cette ruée s’explique en grande partie par l’expiration imminente d’un important crédit d’impôt fédéral, poussant les consommateurs à acheter avant la date butoir.

Hyundai et Kia ont ainsi enregistré des mois de ventes records. Hyundai a vu ses ventes de véhicules électriques bondir de 72 % sur un an, tandis que Ford a vu les siennes augmenter de 19,3 %, avec une forte demande pour la Mustang Mach-E (+35,3 %) et le F-150 Lightning (+21,2 %). General Motors, qui ne communique habituellement pas ses chiffres mensuels, a fait une exception pour annoncer avoir vendu plus de 21 000 véhicules électriques en août. Cette effervescence américaine, bien que probablement temporaire et liée à un facteur fiscal, contraste fortement avec la croissance plus mesurée observée en France.