Bernard Groisard chérit la mer. À ce point qu’il lui tient à cœur de transmettre sa passion du milieu maritime et de faire connaître ce qui fut naguère l’activité principale de l’île d’Yeu. « On ne fait que passer sur terre. Ce serait dommage de ne pas se poser pour faire profiter les autres de son expérience. Chacun, même à sa modeste échelle, a quelque chose à transmettre. On apprend toujours au contact des autres » assure t-il.
Pêcheur dès 13 ans, armateur à 26 ans, défenseur des gens de mer à l’échelon local, régional puis national pendant plus de 30 ans, il devient auteur à 63 ans. Il a trop souffert de l’image de prédateur souvent accolée aux pêcheurs. Il veut raconter les choses de l’intérieur. Un pied dans la mer, un pied dans l’écriture, avec sa plume il noue l’histoire d’une famille dont l’un des grands-pères était thonier à Yeu et l’autre, libraire quai de la Fosse à Nantes. « J’aime bien l’odeur des livres. Mon père nous a donné le goût de la lecture » confie t-il. De la lecture, il a dérivé vers l’écriture.
« L’océan, pourtant si vaste… » est son cinquième ouvrage. C’est le second tome d’une trilogie consacrée à la vie d’une famille de pêcheurs-entrepreneurs, des années 50 à nos jours. Le troisième volume de cette saga familiale est déjà en préparation. Après « L’armatrice », « L’océan » couvre la période 1979-1994.
1994, année traumatique pour les Islais, quand La Gabrielle se fait pirater par des marins espagnols – épisode illustré en couverture. Hasard de l’histoire, au XIXe siècle le grand-père Gabriel Rafin fit construire aussi une Gabrielle…
Sur la trame des faits d’actualité qui ont marqué la pêche professionnelle des décennies passées, l’auteur a pris plaisir à greffer le liant de la fiction. Il montre combien le soutien familial élargi compte dans le développement d’une entreprise maritime. Il raconte la vie à bord, l’évolution des stratégies et des techniques de pêche au regard d’un marché qui se mondialise, les négociations et les confrontations franco-espagnoles, les premières mesures restrictives prises à Bruxelles… Entre les lignes du récit professionnel se glisse Maria Térésa, une belle Andalouse…
Chez le même éditeur, Bernard Groisard vient de sortir un essai sur l’éolien en mer : « Osons ». Il prévoit un essai historique pour 2016. Le thème ? « La mer sera présente». Bernard Groisard est un passionné qui chérit la mer et les livres.
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