Nouvelles fouilles archéologiques à l'île d'Yeu sur la Pointe de Ker Daniau

Après les recherches à la pointe de la Tranche, Audrey Blanchard et son équipe se sont déplacés dans le nord-ouest de l'île, à la pointe de Ker Daniaud, afin d'étudier un autre éperon barré. Contemporain de la première découverte, le site proche de la Belle Maison est particulièrement étudié pour son système d'entrée.

 

Suite à un premier sondage, les fouilles se sont donc dirigées vers cette entrée, partie la plus érodée du dispositif et ayant subit de nombreuses modifications. Alors qu'un temps les archéologues ont espéré avoir découvert un dolmen, il s'agissait finalement de réaménagement de l'entrée. Derrière cette entrée, se trouvait d'ailleurs une petite carrière servant d'extraction de petits blocs, lesquels ont permis la deuxième phase de construction après la pose des plus grosses pierres. Ces gros cailloux couverts de lichens que l'on trouve à plusieurs endroits sur la côte révèlent une histoire millénaire quand leurs bases sont mises à jour, comme c'est le cas à Ker Daniaud. Même s'il y existe moins de mobilier qu'à la Tranche, la datation aux environs de 3400 à 3100 avant notre ère est possible grâce notamment à un tesson de céramique à fond plat. Cependant, les éperons barrés n'ont pas livré tous leurs secrets. 

Certes, le système d'entrée et de protection indique qu'une population s'isolait sur une pointe de l'île à un endroit stratégique de la circulation maritime, mais ces communautés ne pouvaient être très nombreuses en raison du faible espace occupé et la nature de leurs activités est toujours un mystère. Ces avancées sur la mer avait-elle une fonction équivalente aux sémaphores ? Ses usagers étaient-ils les mêmes qu'à la Tranche ou bien existaient-ils des contacts entre eux ? Les prochaines conférences de la jeune chercheuse de l'Université de Nantes en diront peut-être plus. Car après la fermeture du chantier de fouilles le 28 août, le travail se poursuivra en laboratoire afin de confronter les découvertes aux plans de la zone.

 

Des sites préhistoriques nombreux et préservés

 

Quoi qu'il en soit, pour Audrey Blanchard, « les découvertes de l'éperon de Ker Daniaud sont complémentaires de celles de la Tranche. » Cela confirme l'intérêt des sites archéologiques de l'île d'Yeu, très nombreux et surtout parfaitement préservés car jamais vraiment explorés. Cela pourrait donc justifier de poursuivre cette véritable enquête préhistorique pour comprendre comment vivaient les premiers habitants de l'île au fil d'un programme de recherche sur trois ans. La jeune chercheuse semble intéressée par le projet qui dépend naturellement de financements et d'autorisations administratives. Du côté de la mairie, la mise en valeur du patrimoine archéologique de l'île est envisagée afin de transmettre aussi cet aspect de l'histoire locale. Le nombre impressionnant de visiteurs de la journée de présentation démontre à quel point est vive la curiosité des Islais et des vacanciers pour le passé insulaire.

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