Hugo Horiot, de l'autisme à l'écrit... en conférence à l'île d'Yeu

Réunis en association depuis deux ans, les parents d'enfants en difficulté scolaire (APEDS) ouvrent leur cercle d'échange à toute l'île en accueillant un écrivain au profil incroyable. Diagnostiqué autiste à l'enfance, Hugo Horiot mène aujourd'hui une carrière artistique de premier plan. C'est le récit de ce parcours de l'hôpital psychiatrique aux plateaux de télé qu'il livrera le jeudi 15 mai à 20h30 à l'Entraide.

 

L'histoire d’Hugo Horiot n'est pas inconnue du public littéraire puisque sa maman, Françoise Lefèvre, en a produit deux livres Le Petit Prince cannibale (prix Goncourt des lycéens) et Surtout ne me dessine pas un mouton. À l'île d'Yeu, c'est par l'intermédiaire de Christine Pillot que l'écrivain et comédien a accepté de se déplacer pour une rencontre qui s'annonce forte. Dans son récit L'Empereur, c'est moi, Hugo Horiot relate une enfance plongée dans des comportements dits autistiques alors que lui n'utilise jamais ce terme médical. Dans sa tête de petit garçon, il s'agissait surtout de retrouver « un royaume perdu » par des actes répétitifs, comme faire tourner une roue pendant des heures, qui le coupaient du monde mais lui faisaient toucher l'infini. S'il hurlait comme un fou lorsque les oiseaux chantaient, c'était en fait qu'il leur enviait leur liberté. «Je rêvais d'être un oiseau ou un dragon. Mon corps était une prison. Je n'avais pas d'ailes, ni de pieds palmés». Finalement, «vers six ans, je me suis dit que si ma mère, la personne qui m'aimait le plus, se donnait tant de mal pour que j'accepte de vivre dans ce monde, ce serait peut-être bien que je le fasse.»

Le théâtre comme forme d'expression

 

Choisissant de débuter une nouvelle vie, le petit garçon commence par changer de prénom, de Julien à Hugo. S'en suivront des années douloureuses, surtout à l'école, où le jeune homme devra affronter la cruauté de ses camarades et la norme sociale. Mais devenu adulte, Hugo Horiot sait aussi à quel point il dut être difficile à vivre pour sa famille et c'est ainsi que le livre est dédié à ses soeurs et postfacer par sa mère qui écrivait «pour apprendre à aimer et tenter de guérir un enfant autiste, c'est beaucoup plus simple de l'imaginer comme un Petit Prince». Pour l'APEDS, ce témoignage permettra d'aller au-delà de l'apparence des comportements d'enfants en difficulté, montrer qu'il existe d'autres voies d'apprentissage de la vie et qu'aucun cas n'est désespéré.

 

 

NB : Jeudi 15 mai à 20h30 dans la salle de l'Entraide à Saint-Sauveur, conférence d’Hugo Horiot sur son expérience d'enfant autiste devenu écrivain et comédien. Samedi 17 mai, de 10h30 à 12h30, dédicace à la Maison de la presse de L'Empereur, c'est moi d'Hugo Horiot.

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