Dans son compte-rendu, Georges Birault a regretté une certaine défaillance d'adhésion de la part des sympathisants. Mais ce déficit serait plus probablement dû à des oublis cumulés qu'à une véritable désaffection. Ces mêmes sympathisants ont en effet massivement répondu présents lors de la journée ferme ouverte de l'automne dernier avec plus de 120 repas servis ! L'année passée aura aussi été marquée par le développement des activités de la Semaine des alternatives aux pesticides (du 20 au 30 mars, cette année), l'animation des Jardins du jeudi au printemps, une étude sur la filière-bois qui a conclu à un manque de potentiel, l'utilisation du fonds de soutien, plutôt bien doté, pour aider les exploitants à s'équiper. Une digression a animé l'assemblée autour de la « pédagogie du compost » alors que le brûlage des déchets verts est interdit et que la proposition de mélange avec les boues de la station d'épuration pose des problèmes sanitaires. Des solutions individuelles ou collectives existent qui pourraient donner lieu à une réunion publique afin d'échanger les bonnes pratiques locales.
De la friche à l'assiette
Cependant, la problématique fondamentale de l'agriculture insulaire reste celle de l'espace, intimement liée à deux dossiers en cours : le document d'objectifs de Natura 2000 et le Plan local d'urbanisme. Le Collectif agricole attendait impatiemment l'approbation du fameux DOCOB de Natura 2000 à terre afin d'envisager des mesures agro-environnementales pour les agriculteurs exploitants des terres classées « habitat d'intérêt communautaire ». Mais l'ultime réunion a finalement été reportée et tout dépendra ensuite de l'animateur de la zone qui pourrait être la mairie. Un groupe de travail s'est également constitué pour étudier les zones agricoles du PLU. Après un état des lieux qui a constaté la déprise agricole mais aussi la dynamique de relocalisation, le groupe a fixé des objectifs et une stratégie avec des critères de défrichage. Toutefois, concernant la méthode, les avis divergent. Certains, comme Rémi Girod, considèrent en effet que « le défrichage fait partie du projet d'installation » et qu'il permet aussi de ne pas aller trop vite. Au contraire, Georges Birault estime qu'étant donné le temps nécessaire au défrichage et à l'entretien avant de pouvoir exploiter une terre, il est nécessaire de défricher rapidement pour « préparer l'installation de futurs agriculteurs. » Les consommateurs présents ont insisté sur l'enjeu collectif du développement de l'agriculture pour l'amélioration de la qualité de l'alimentation et donc de la santé. Une problématique que Patrick Levainville a résumée par le slogan « de la friche à l'assiette ! »
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