Parc éolien au large de l'île d'Yeu, les marins islais ont fait leur choix

Le 23 octobre dernier, une réunion à Nantes a permis aux marins de la région de prendre connaissance des deux propositions des consortiums en lice, EDF Energies Nouvelles associé à Alstom et WPD d'un côté, et GDF-Suez affilié à Areva, de l'autre côté. Les Noirmoutrins avaient alors soutenu le projet d'EDF. Mais, cette réunion se déroulait un mois avant le dépôt officiel des projets et, se basant sur les précisions de GDF concernant sa turbine de 8MW qui ne nécessiteraient que 62 mâts à installer contre 83 à EDF, les marins de Noirmoutier auraient changé d'avis. À l'île d'Yeu comme au niveau régional, on s'étonne du fond comme de la forme.

 

Moins d'éoliennes, moins de contraintes ?

Sur le fond, l'argument d'un moins grand nombre d'éoliennes mais plus puissantes ne semble pas pour les Islais le plus pertinent à prendre en compte. Dans un email du 21 janvier, ils ont rappelé à leurs collègues les éléments techniques qui les avaient convaincus le 23 octobre : disposition d'un rang de turbines qui seraient plus favorables aux zones de pêche noirmoutrines dans la proposition d'EDF que dans celle de GDF, implantation des mâts pour la circulation des navires, plan de câblage pour l'installation de filets de fond, respect des lignes TORAN... Eric Taraud, vice-président du Comité régional, dit à ses amis Noirmoutrins qu'il « respecte (leur) choix mais ne le comprend pas. »

 

À l'île d'Yeu, on s'appuie aussi sur un article de Julien Vidal paru dans Economie Matin qui analyse l'intérêt d'éoliennes plus puissantes. « Le projet GDF Suez - Areva, s’il affiche apparemment des ambitions élevées, propose d’ériger moins d’éoliennes, plus puissantes dans l’absolu, mais occupant vraisemblablement davantage d’espace en mer et risquant fort de tourner au ralenti sur l’ensemble de l’année. Et donc de proposer une énergie plus chère pour le consommateur final, le compromis coût d'installation/puissance générée/conditions climatiques n’étant pas optimisé. Un hic d'importance, quand on sait que les précédentes offres de GDF - Suez avaient déjà été retoquées pour leur coût trop élevé. »

 

L'accumulation des contraintes pour les Noirmoutrins est comprise par les Islais qui savent bien qu'avec un parc éolien au Nord, un autre au Sud et une extraction de granulats autour du Pilier, il leur devient difficile de poser lignes, filets et casiers. Mais justement rappelle José Jouneau, le président du comité régional des pêches, « il ne faudrait pas que les divergences sur le parc éolien remette en cause l'unanimité sur d'autres sujets comme l'extraction de granulats... » Et d'appeler tout le monde à la réserve en attendant le choix du consortium par l'Etat fin mars début avril...

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